Quel commentaire faites-vous sur l’actuel comité de la LINAFOOT ?
Première chose, il faut souhaiter la bienvenue à la nouvelle équipe dirigeante de la LINAFOOT. Je lui accorde le bénéfice du doute et d’innocence étant donné qu’il vient de prendre les affaires qui ont été entourées de beaucoup de controverses. En acceptant de prendre en main une telle barque, ils doivent être conscients de leurs responsabilités d’autant plus que le président nouvellement élu, a œuvré aux cotés du président sortant. Mais, ils devraient quand même tenir compte de la déclaration pas surprenante, mais quand même lourde de sens qui a été faite par le président sortant, le vice-gouverneur Paul Yav qui a déclaré que notre football était pris en otage. Déjà, les premiers signes se sont montrés parce que nous avons oui dire que quand le nouveau comité a convoqué les dirigeants des clubs pour échanger sur la nouvelle configuration du championnat, c’est comme une sorte de coupe prêt du corps qu’on a présenté à ces dirigeants, pratiquement une instruction qui venait de la structure faitière, donc de la fédération pour dire voici la formule et vous devez vous engager. C’est là que nous disons que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. Nous risquons de nous retrouver d’ici peu avec les mêmes problèmes qui se sont posés dans le passé et qui n’ont pas trouvé de solution.
Selon vous, comment peut-on éviter que le football congolais soit pris en otage par certaines personnes ou encore par certaines instances du football ?
Aujourd’hui, la Confédération africaine de football vient de confier à la RDC l’organisation de la coupe d’Afrique des nations U-20 en 2105. Je crois que les congolais doivent avoir le sens de la mesure et des responsabilités. Nous sommes obligés d’accepter cette organisation. Mais, regardez ce qui se passe autour du football dans notre pays. Il s’est passé trois à quatre éditions sans qu’on n’arrive à maitriser la formule du championnat de la LINAFOOT, une formule du championnat qui soit différente de la celle de la coupe du Congo de football. Toutes les éditions se sont terminées en queue de poisson. Nous n’avons pas eu un champion digne de ce nom, c’est-à-dire avec une formule acceptée par tous et qui a connu un règlement où tout le monde est sur le même pied d’égalité et toutes les chances de succès. Je crois qu’on ne peut pas s’attendre à des miracles. Le football est une affaire publique et il doit aussi être traité publiquement. On doit faire appel à toutes les compétences, à toutes les expertises pour mettre sur pied quelque chose qui doit faire la fierté de tout le monde. Mais, tel n’est pas le cas. Et on l’a senti avec la réunion des présidents des clubs qui, malheureusement pris au dépourvus, n’ont pas su non plus trouver une réplique à ce qui a été présenté. Remettons le football national sur des bonnes voies. Il faut d’abord le remettre dans le classique. Il faut que le championnat national ait réellement une formule du championnat où tout le monde rencontre tout le monde. Que ce championnat ait le niveau du championnat professionnel. Nous avons beaucoup tourné en rond et nous risquons d’être le dernier à décider d’avoir un championnat professionnel. Le Gabon vient de se doter d’un championnat professionnel. Regardez comment méthodiquement et progressivement son football est en train de progresser. On doit avoir un championnat professionnel, lequel doit être différent de ce méli-mélo. On voit des gens qui jouent devant 10 personnes. Quand on doit faire un championnat d’élite, cela doit être de meilleure qualité, des pratiquants de haut niveau et capables de représenter dignement le pays en campagne africaine. Il va falloir que la compétition soit de qualité, non seulement sur le plan technique, mais également sur le plan d’organisation administrative et de sa règlementation. Il y a déjà quelques failles. On a mis en place deux poules de 8 clubs. Vous verrez que le championnat va se terminer bien avant le terme. Et les joueurs vont se taper à peu près 3 mois d’inactivité. C’est ça les aberrations que nous avons lorsqu’on fait des calculs. On a eu suffisamment de temps puisque cela fait 3 à 4 éditions. On ne peut pas étudier et produire un modèle si défaillant. Que cherche-t-on dans le championnat ? C’est pour que les joueurs deviennent performants, mais, ils ne peuvent pas l’être au bout de quelques matches et rester 3 ou 4 mois en chômage. Ce n’est qu’un exemple.