Les Léopards de la RDC seront en face des Chevaliers de Méditerranée de la Libye dimanche 24 mars au stade des Martyrs de la pentecôte. Cette rencontre entre dans le cadre de la 3ème journée des éliminatoires de la Coupe du Monde, Brésil 2014. En prélude de ce match, Pierre-Célestin Kabala Mwana Mbuyi, président de l’Association des journalistes sportifs du Congo (AJSC) a réagi à travers une interview lui accordée par Irisfootball.com avant le retour de Claude Leroy dans la capitale.
A quelques jours du match entre la RDC et la Libye, l’évaluation de la participation à la CAN n’a pas été faite par le staff technique. Quelle est votre point de vue en ce qui concerne la réaction du staff technique ?
Une équipe nationale ne peut se préparer dans moins de dix jours et prétendre avoir de bons résultats. Souvenez-vous lorsque je vous ai dit qu’après la CAN à dix jours de ce match, aucun rapport n’est effectué. Aucune équipe du monde ne peut préparer une grande compétition dans un délai très réduit. Après la CAN, j’avais dit que nous risquons de connaître ce que nous sommes en train de connaître aujourd’hui. Lorsque les Léopards échouent dans une compétition, c’est la débandade et chacun reste dans son coin et souvent, on n’a pas l’habitude de faire d’évaluation pour voir les côtés négatifs en vue d’améliorer prochainement. Alors, nous risquons de commencer une nouvelle compétition sans évaluer la dernière. Il me semble que ça soit des mauvaises pratiques dans la manière de gérer notre sport. Cela ne m’étonne pas que Claude Leroy ait compris que les choses passent ainsi, parce que ceux qui sont appelés à imposer l’ordre et la discipline avec un programme d’évaluation avant que la compétition ne commence, ne sont pas animés de cette exigence.
Vous ne trouvez pas que le gouvernement a été indécis face au comportement de Claude Leroy, le quel est rentré dans sa France natale juste après le fiasco des léopards à la CAN ?
Le gouvernement n’est pas indécis face au comportement de Claude Leroy. Les décideurs ont fait leur part en signant un contrat d’objectif pour engager Claude Leroy en qualité de sélectionneur principal des Léopards. L’objectif de ce contrat consistait à qualifier la RDC à la phase finale de la CAN, Afrique du Sud 2013 et à la Coupe du monde, Brésil 2014. Le gouvernement a fait sa part en libérant le salaire de Claude Leroy. En plus, le gouvernement possède un organe technique qui est habilité de suivre l’évolution du contrat, mais qui laisse à désirer. Chaque fois on parle de qualification et on s’arrête là. Il ne suffit pas de parler de contrat d’objectif pour la qualification, mais il faut se qualifier et bien se comporter et peut-être remporter le trophée mis en jeu. Mais chez nous, ce n’est pas le cas. C’est comme si on est complexé devant ces entraîneurs étrangers. Et comme on avait fait 6 ans sans se qualifier, on se dit donne nous la qualification. Moi, je dis que l’objectif devait être le développement du football, et qui dit développement du football, on doit passer par le football d’âges.
Avec quel moral la RDC va-t-elle aborder la Lybie ?
Avant même de parler de morale, il faut d’abord parler de l’équipe. J’ai toujours dis en mon sens que les Léopards n’existent qu’à veille du match. Il n’y a pas d’équipe nationale en RDC comme institution. On bricole et c’est à veille de la compétition qu’on appelle les joueurs. Il faut que les Léopards soient respectés pour devenir une institution. Il faut que les Léopards aient un programme bien détaillé avec un calendrier bien élaboré. Il faut qu’on prenne les gens au sérieux. Il faut qu’on sache qu’à telle période, il y aura la présélection et à telle autre la mise aux verts. C’est à la veille du match que les dirigeants courent ça et là pour aller sortir l’argent du trésor public. De cette manière là, on va échouer et en ce moment, on va chercher des bouc-émissaires. Et là, chacun prendra son avion pour s’en aller en Europe. Toutes ces pratiques doivent cesser.