Omari confirme l’accalmie au sein des Léopards

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Les Léopards se sont retrouvés en réunion pendant  30 min avec le président de la FECOFA, Constant Omari, arrivée à Port  Élizabeth  pour trouver la solution. Au sortir de cette réunion, Omari confirme que tout est revenu en ordre au sein dans la sélection nationale des Léopards qui devont matcher le Ghana ce dimanche 20 janvier à Port Elizabeth.

 

Fête incroyable

Après son intervention sur RFI, nous publions en intégralité sa réaction. Je n’ai jamais annoncé ma démission. J’ai quitté la salle et je suis parti m’enfermer dans ma chambre. Certains sont ensuite allés un peu plus loin… J’étais très amer de voir que tout notre travail avait été bousillé (par une crise au sujet des primes non-versées aux membres congolais du staff et non-conformes aux attentes des joueurs, Ndlr). Le président de la République m’avait demandé de revenir pour qualifier cette équipe sept ans après. Je pensais que ça allait être une fête incroyable. J’étais tellement heureux… J’avais réuni les joueurs pour leur rappeler nos deux grands objectifs : être exemplaires dans le comportement, donner une belle image et qu’on joue bien.

Solidarité

Il y avait une bonne dynamique alors que là, les joueurs ont passé toute la nuit à discuter. C’est dingue, c’est dévastateur d’abimer une préparation comme ça, avec un tel manque de respect. On a l’impression d’être dans le paternalisme. On parle des joueurs en Afrique comme si c’étaient des enfants alors que ce sont des adultes responsables. On ne respecte pas les engagements vis-à-vis d’eux et vis-à-vis de mon staff surtout… Les joueurs n’ont d’ailleurs pas voulu s’entraîner par solidarité (ce 18 janvier 2013) avec le staff local. Je pense que je vais parler avec eux. Ils sont très déçus de ne pas avoir été pris au sérieux parce qu’on leur a annoncé des choses et qu’elles ne se sont pas matérialisées.

Il faut que les gens comprennent que les footballeurs ne sont plus des enfants. Ils viennent là alors qu’ils perdent parfois de l’argent. Ceux qui jouent dans des grands clubs perdent les primes et risquent de perdre leur place. Ces joueurs viennent parce qu’ils sont fiers de porter ce maillot. Et on ne parle pas de primes de centaines de milliers d’euros par joueur. Il faut relativiser. En ce qui me concerne, on s’est dit qu’on pouvait m’acheter avec ma prime. Alors que des membres congolais de mon staff, qui travaillent comme des fous, ne feraient pas partie de la délégation officielle (et n’auraient donc pas droit à des primes, ndlr). Juste pace que la CAF, complètement arriérée sur le sujet, considère qu’une délégation présente à la CAN est composée de 30 personnes au maximum. Mais citez-moi une équipe au monde où il y a seulement sept personnes dans l’encadrement ! Je ne veux pas qu’on soit 25 personnes comme en équipe de France à une époque. Mais, de nos jours, 13 ou 14 personnes, c’est un minimum. On a oublié qu’il y avait des gens qui travaillaient parfaitement et depuis longtemps avec moi. C’est ce qui a provoqué non pas ma colère mais mon dépit et mon amertume. Il faut savoir qu’en RDC le football est la raison de vivre de dizaines de millions de gens. Pour eux, il faut jouer (contre le Ghana, dimanche, Ndlr) ! J’ai dit aux joueurs d’avoir aussi une pensée pour Pascal Kalemba qui vient de mourir. Il était le gardien de but de la RDC lors de la CAN 2006. C’était un joueur et un homme d’une grande qualité. Il aurait bien aimé être là. Sans vouloir être démagogique, on se dit qu’il y a des gens qui souffrent tellement dans le Nord Kivu, dans le Sud Kivu, à Goma, en ce moment.

Rouage très important du staff

Il faut aussi penser à eux. On ne va pas remplacer la société comme à l’époque de l’Empire romain, avec du pain et des jeux. Mais le foot peut être un moyen de se détendre et que les gens prennent du plaisir. Moi, il n’y a que le foot qui m’intéresse. C’est ce qui me fait avancer. Bien évidemment, quand on ne peut pas s’entraîner, ça m’abime moralement. J’ai réussi à convaincre mon adjoint Sébastien Minier de rester plus longtemps. Il était résolu à partir. Sébastien est un rouage très important du staff. Petit à petit, point par point, on va donc tenter de faire une belle toile comme les peintres tachistes. J’ai du mal en tout cas à imaginer que le match (face au Ghana, Ndlr) n’ait pas lieu. Ce serait terrible pour la compétition, pour le football. »  Claude Le Roy est le sélectionneur de la République démocratique du Congo. Il va nous faire vivre sa CAN. Le technicien français va disputer en Afrique du Sud sa 7e compétition continentale après avoir dirigé le Cameroun (en 1986 et 1988), le Sénégal (en 1990 et 1992), le Ghana (en 2008) et la RDC déjà (en 2006). La RDC qui évoluera dans le groupe B à Port Elizabeth en compagnie du Ghana, du Mali et du Niger.

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