C’est dans 48 heures que les Léopards de la RDC affronteront les Eperviers du Togo, dimanche 10 juin, dans les installations du stade des Martyrs de la Pentecôte. Cette rencontre s’inscrira dans le cadre de la deuxième journée des éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014. A cet effet, la rédaction d’Irisfootball.com a effectué le déplacement de l’Hôtel Venus où sont logés les Léopards afin de s’enquérir de la situation de l’équipe avant le big event. A cette occasion, elle s’est entretenue avec Pitshou Matumona Zola surnommé ‘’ Roum ‘’, international congolais évoluant au sein de la formation de Mons, club évoluant au championnat de Belgique (Jupiler ligue).
Irisfootball.com : Avec quelle morale allez-vous affronter les Eperviers du Togo ?
Matumona Zola Roum : je dirai que notre morale est au beau fixe pour affronter le Togo au regard de la sérieuse préparation que nous sommes en train de faire. Franchement, tout se passe dans des bonnes conditions pour aborder avec sérénité la rencontre de la deuxième journée des éliminatoires que nous livrerons ce dimanche. Il faut aussi reconnaitre que c’est une rencontre très décisive, non seulement pour nous, mais également pour les Togolais qui ont fait un match nul contre la Libye lors de leur entrée dans ces éliminatoires. En ce qui nous concerne, je dirai que nous n’avons pas droit à l’erreur. Nous devons gagner pour nous relancer dans la suite de la compétition dans la mesure où nous venons de perdre devant le Cameroun. Cette fois-ci, nous devons satisfaire tout le peuple congolais.
La ligne d’attaque de l’équipe était dépourvue des éléments capables d’inquiéter la défense adverse lors du match contre le Cameroun. Cette situation est-elle résolue ?
Evidemment, nous sommes très satisfaits surtout avec l’arrivée de notre coéquipier Dieu merci Mbokani qui vient nous épauler au niveau de la ligne d’attaque. Je crois fermement que sa présence sur l’aire de jeu, ensemble avec tout le monde, apportera énormément des bénéfices au sein de l’équipe. Donc, il n’y a plus d’inquiétudes à se faire là-dessus. Déjà, je vous dévoile que c’est Mbokani qui sera aligné comme attaquant de pointe pour défier la ligne défensive togolaise. Je pense que tout le monde connait actuellement la performance de Mbokani sur le plan international, précisément dans le championnat belge où il évolue. Il pratique un football de qualité supérieure. Sa présence nous a fortement stimulé pour le match de dimanche.
Quel commentaire faites-vous sur le Togo, votre adversaire de dimanche. ?
Personnellement, je connais bien cette équipe togolaise. Elle est très forte et composée en majeure partie des joueurs qui évoluent dans les différents championnats européens. Nous avons déjà joué avec la plupart d’entre eux à Tour, en France à l’occasion des matches amicaux internationaux programmés par la FIFA. Cela revient à dire que ce n’est pas une rencontre à négliger. Nous allons mouiller les maillots du début à la fin, mais tout en respectant l’adversaire.
Revenons sur le match contre le Cameroun. Qu’est- ce qui n’a pas marché dans le camp de Léopards lors de cette rencontre ?
Tout au début, la préparation a été bonne. Mais, l’handicap était lié au classement. Si nous n’avons pas été à la hauteur de notre tache, c’est tout simplement parce que le classement a été bouleversé en dernière minute. Le dispositif avec lequel nous avons pu aborder cette rencontre, n’est pas celui qui était prévu avant. En dépit de cela, sur l’air de jeu, nous nous sommes défendus pas mal pour sauver l’honneur du pays. Je crois que tout le monde a suivi le match à la télévision. N’eut été la sévérité de Benêt, l’arbitre Sud- africain, qui a accordé un pénalty à l’équipe camerounaise, cette rencontre allait se solder sur la note de zéro but partout. Cette équipe n’a pas du tout été forte comme nous avons toujours connu le Cameroun d’antan. Le vin étant tiré, il faut le boire. Nous acceptons la défaite contre subie face au Cameroun. Cependant, nous focalisons notre attention sur les prochaines rencontres au cours desquelles nous poursuivrons un seul objectif, celui d’engranger des points à domicile comme à l’extérieur pour espérer être classé premier, et retrouver ainsi le chemin de la Coupe du monde.
Les amoureux du football congolais ont fait un constat malheureux. Ce que les Léopards font toujours une mauvaise entame des compétitions. Qu’est ce qui justifie cette situation ?
Même nous les joueurs, nous nous remettons en cause chaque fois que nous faisons une mauvaise entrée en compétition. Mais, il faut dire que c’est une situation liée tout simplement aux finances. Pendant que les autres se regroupent bien avant pour avoir déjà l’image de l’équipe, nous nous ne savons pas encore comment nous allons le faire. Car, tout dépend des moyens financiers que le gouvernement peut mettre à la disposition de l’équipe pour réussir une bonne préparation. Lorsqu’on parle de l’équipe nationale, on n’a pas à faire à un club. Il s’agit plutôt de la représentation du pays sur le plan international. De fois, nous sommes traités de tout, sauf de rien lorsque le résultat envisagé n’est pas atteint. Mais en réalité, ce que nous endurons, on ne le sait peut être pas.
Quelles chances accorder aux Léopards pour la qualification de la Coupe du monde dans ce groupe composé du Cameroun, du Togo et de la Libye ?
Nous avons beaucoup de chance pour nous qualifier à la phase finale de la Coupe du monde. Ce ne sont pas les talents qui nous manquent. Je pense que nous avons énormément des joueurs bourrés des potentialités. Au regard des talents que regorge notre équipe nationale, je pense que se qualifier pour la Coupe du monde n’est pas impossible. Mais, il suffit tout simplement qu’il y ait le sérieux de la part des animateurs qui sont responsabilisés pour gérer notre football.
Quelle lecture faites-vous du football congolais après votre départ en Belgique ?
Lorsque nous évoluions encore au pays, il y avait beaucoup des joueurs talentueux qui pratiquaient un bon football. Mais actuellement, il n’en est pas le cas. A notre époque, on ne misait pas sur l’argent. Mais, on avait l’envie de jouer et satisfaire l’équipe. Aussi, il n’y avait pas d’argent dans les équipes comme c’est le cas aujourd’hui. C’est donc cette comparaison que je peux établir entre cette génération et celle de Mbala Biscotte, de Milambo, etc.
Quel message transmettez-vous aux joueurs qui déclinent l’offre de l’équipe nationale ?
C’est peut être pour une raison ou une autre que tout le monde ignore que certains joueurs ne répondent pas à l’appel de l’équipe nationale. Certains amis évoquent souvent des problèmes ayant trait au sérieux, aux finances, etc. Cela dépend également de la façon de chacun qui est libre d’accepter l’offre ou de décliner. Cependant, je leur demanderai avec toute humilité de venir servir le pays, ne fut-ce que pour des raisons patriotiques. Il sera intéressant de les voir tous afin que nous puissions nous souder les coudes pour permettre à notre équipe nationale d’enregistrer de bons résultats. Lorsque je reçois une notification pour venir jouer au sein de l’équipe nationale, cela me fait énormément du plaisir et j’en suis toujours très fier. Car, cela n’est pas donné à tout le monde. Prenons le cas de mon coéquipier de Mons où j’évolue présentement. Il a été plébiscité meilleur butteur du championnat Belge. Mais, il n’a jamais été sollicité par l’équipe de France.
Parlez-nous brièvement de votre parcours depuis que vous évoluez au championnat belge ?
Je suis arrivé en Belgique en 2006 et j’ai directement intégré le FC Bruxelles de Molembecq. Dans FC Bruxelles, j’ai évolué pendant trois saisons. Je dois dire honnêtement que ma prestation était vraiment bonne. D’ailleurs, nous avons joué la finale du championnat belge. Malheureusement, nous avions raté de jouer à l’UEFA étant donné que nous avions perdu en finale devant Anderlecht, club où évolue présentement Dieu merci Mbokani.
Quel commentaire faites-vous sur Claude Leroy depuis qu’il a repris les commandes de l’équipe nationale ?
Claude Leroy apporte toujours une autre image dans notre football sur plusieurs plans. Il a toujours apporté de la rigueur, de la discipline, le sens du travail bien fait. Il nous a appris à prendre nos responsabilités pendant que sommes sur le terrain. Brièvement, c’est ce que je peux dire de Claude Leroy Lorsqu’il est là, nous nous sentons très à l’aise. C’est ainsi que chaque fois qu’il vient servir notre pays, nous ne le négligeons pas. Sa présence nous a toujours motivés. Ce qui est encore bien avec lui, ce qu’il a une bonne lecture du football congolais ainsi que des joueurs congolais.