La nouvelle formule du championnat d’élite de la RDC (Division I) et le démarrage du championnat local (EPFKIN) continue à défrayer la chronique sur le plan national. A ce sujet, votre rédaction a réalisé une interview avec un analyste sportif et prisident de l’Association des journalistes sportifs du Congo (AJSC), Pierre Célestin Kabala Mwana Mbuyi. Au cours de cet entretien, Kabala revient sur les quelques faits brulants du sport roi congolais.
Irisfootball : Monsieur Pierre Célestin Kabala Muana Mbuyi, vous êtes président des journalistes du Congo et un analyste chevronné du football. Quelle lecture faites-vous de la nouvelle formule du championnat nationale dénommé Vodacom Division I ?
Kabala : Ce championnat répond à un souci, celui de l’efficacité de notre réseau de communication. Je sais que depuis toujours, on a cherché à améliorer la qualité ou la compétitivité chez nous en RDC. On cherche à, opposer les meilleures dans un championnat d’élite, tout en visant comme finalité, le professionnalisme. La FECOFA a trouvé cette fois-ci avec les tentatives qui ont mené avec le championnat direct en 1979-1980, ce championnat national semi direct en 1980-1982 et voilà, aujourd’hui nous avons le championnat qu’on appelle formule de Division I. Maintenant ce que nous en pensons, ce qu’un championnat doit être la consécration de la compétition à l’échelle locale, nationale jusqu’au bas de l’échelle. Et pour nous ici, nous avons pensé comme nous l’avons toujours prôné, qu’on devait avoir une Division d’élite qui va déboucher sur le professionnalisme mais qui devait avoir un système de montée et descente bien fignoler et qui devait également avoir au niveau provincial un championnat qui doit permettre d’accéder à cette Division d’élite. Et pour cela, il y a plusieurs formules qu’on peur adopter. Mais la RDC à adopter un système qui semble déboucher sur un clic de sac en bas, cela veut dire au niveau des provinces. Raison pour laquelle, il y a des remous. Peut être que le projet n’a pas été bien discuté dans les milieux sportifs pour apporter une adhésion volontaire.
Selon l’opinion sportive Congolaise, les organisateurs de ce championnat n’ont pas su maitriser leur politique pour mener à bon port cette formule. Qu’en pensez-vous ?
Comme l’initiative est venue de l’organisation fait tiers de football, on devait l’accompagner des mesures d’applicabilités et de réussite de ce projet. On aurait du faire étude de rentabilité, une étude de faisabilité et une couverture médiatique qui devrait aider les participants à, pouvoir entrer dans les frais à pouvoir avoir des dividendes qui puissent leur aider à s’épanouir. Je crois que chez nous, c’est un peu notre faiblesse. Nous n’arrivons pas à présenter des dossiers bancables qui puissent nous aider à avoir des sponsors solides ou des Co-sponsors pour réussir l’organisation de ce genre de compétition. Mais au delà de ses considérations, nous pouvons dire que c’est déjà une tentative pour quelque chose qui nous manquaient jusque là. C’est question de la perfectionner et d’arriver à des bons résultats pour que ce championnat soit rentable financièrement, économiquement et techniquement. S’agissant des équipes qui font des remous, je crois que c’est quelque chose qu’on devrait discuter sérieusement. Ce qu’il fallait peut-être, il fallait garantir ces Divisions là Kinshasa particulièrement en lui donnant des garanties d’accompagnement pour que son championnat soit valable. Et comment est-ce que ce championnat peut-elle être valable parce qu’il ne faut pas un conservatisme qui reste et qui ne nous permette pas d’améliorer la qualité de notre football. Si on doit rester à faire jouer V Club, Mazembe DCMP, Dragons etc. Et tous ceux qui passent pour des grands clubs du pays, de plusieurs compétitions qui se ressemblent et pour lesquelles nous ne pouvons pas distinguer l’élite de la masse. Quelle sera le niveau ? Car le premier risque de se retrouver dans le même niveau que le denier. Alors pour améliorer, il faut sortir l’élite, l’opposé entre elle, mais ne pas négliger la masse qui doit elle, être la base de la pyramide qui doit pouvoir donner des éléments qui sont indispensables, parce que, la base doit venir de ces divisions là par transfert. Elle ne doit pas être laissée pour compte. Cela devrait être compensé autrement en trouvant des Co-sponsors en trouvant aussi une couverture médiatique qui doit permettre aux sponsors de se retrouver et de venir parce que peut être la couverture est régulière. Tout cela n’a pas été fait. C’est un peu le lapsus. Ce qu’il faut maintenant faire, c’est de rentrer à la table de négociation pour trouver toutes les voies qu’il faut pour que ce championnat soit fiable, viable afin de permettre à l’élite de ne pas être couper. La compétition est une chaine. Elle doit tourner dans tous les sens. Il ne faut pas que ça se passe comme ça.
L’opinion constate qu’il y a déjà une mauvaise entame de la compétition avec plusieurs imperfections notamment le remplacement des joueurs sur l’air de jeu qui s’effectuent de bouche à l’oreille par manque de panneau d’afficheur de changement et aussi, la perturbation en ce qui concerne les affiches. Quel peut être votre réaction ?
Cela est une maladie chez nous. Nous avons eu l’occasion de le décrier par ailleurs. J’avais tiré la sonnette d’alarme en disant peut être que le moment était mal choisi de lancer ce championnat là, sans une préparation pédagogique et sans un débat clair, formel et sincère avec les partenaires parce que cela est arrivé au moment où tous ceux qui étaient censé soutenir les clubs de football dans notre pays étaient engagés dans la propagande de la campagne électorale. Et que le moment s’y prêté très mal. Je crois que je n’avais pas tord. Les évènements me donnent un peu raison. Mais il ne faut pas pour autant laisser tomber. Mais ce qu’il faut faire aussi, c’est de planifier. Tant qu’il n’y a pas de planification, de programmation qui doit permettre à tout le monde d’aller sur le même pied d’égalité, la première année risque d’être vouée à l’échec. Pour que les équipes aient des chances égales, il faut que l’on commence en même temps pour respecter les aléas du sport. Lorsqu’il, y en a de ceux qui commencent bien avant, les autres suivent après tout en ayant déjà les résultats , étant déjà au courant du comportement ou des résultats déjà réalisés par les autres , cela fausse des données. Ce qu’on doit comprendre dans notre pays, ce que chaque fois qu’on organise un championnat, il y a toujours de ceux qui terminent le championnat à l’heure, pourtant d’autres viennent avec trois ou quatre journées de retard. Quand ils arrivent, ils font maintenant la course contre la montre dans la précipitation. Les responsables techniques ne peuvent pas voir suffisamment des fraicheurs pour pouvoir préparer les athlètes de manière à arriver au bout du compte avec une forme qui puisse les permettre de réaliser de bons résultats. On fait la précipitation. En ce moment, on n’a pas de chances égales dans cette compétition. Nous disons que ça se passe également au moment où d’autres clubs sont engagés en compétition continentale, ça fausse des données d’autant plus qu’il y en a de ceux là qui cèdent les joueurs au niveau de l’équipe nationale. Ils sont engagés en compétition des clubs alors que chez nous, nous ne sommes qu’à la première journée.
Que dites-vous du retard en ce qui concerne le démarrage du championnat de l’EPFKIN pour lequel les organisateurs et les dirigeants de clubs n’arrivent pas à accorder les violons?
Je dois dire que c’est une année perdue. Imaginez- vous que nous sommes à la fin du mois de février, la compétition n’a toujours pas démarré à ce niveau. Elle démarre quand pour finir quand. Elle fera combien de mois ? La saison sportive en football a combien de mois. Elle a une durée bien déterminée. Nous allons commencer pendant que les autres entrent déjà en phase retour. Pour moi, cette saison est perdue pour ces enfants qui n’ont pas encore commencé à jouer. Pourtant, c’est la pépinière de l’élite. Si cette pépinière n’est pas préparée en même temps avec l’élite, mois je me dis comment on peut procéder au renouvellement des générations ? Tout cela se tient. Si nous construisons par la toiture, c’est une pyramide qui n’a pas de base et qui risque d’être bancale ou simplement qui peut être amorphe. C’est malheureux pour ces enfants qui doivent continuer à rester à la maison. C’est ainsi que nos clubs de la Division d’élite sont obligés d’aller chercher très loin dans les pays étrangers, alors que nous-mêmes avons la possibilité de former une relève de qualité chez nous.
Quel message particulier adressez-vous aux organisateurs de ce championnat ainsi qu’aux dirigeants de clubs qu’ils se sachent que les jeunes-gens trainent à la maison et leur avenir est très risqué ?
Ce fait est révélateur d’une lacune grave dans notre système sportif. Vous savez, s’il existait un Tribunal arbitral de sport, ce litige serait déjà tranché. C’est un différend qui oppose les organisateurs et les pratiquants. C’est là où nous saluons vivement l’arrivée de la loi portant principes généraux relatifs à l’organisation et à la promotion du sport dans notre pays. Elle devait arriver pour régler ces choses. Le message que je lance, ce que les sportifs se retrouvent autour d’une même table afin de régler ce problème et non pas faire des victimes par des prises des positions tranchées et qui ne permettent pas aux uns et aux autres de se rapprocher. Nous souhaiterions vraiment qu’ils se retrouvent et sauver cette saison sportive.