Les Dauphins noirs de l’AS V Club matcheront les Sud-africains de Kaizer Chiefs, dans le cadre des huitièmes de finale de la Ligue des champions de la CAF. Avant ce rendez-vous, votre rédaction a réalisé un entretien avec le coach principal du team vert-noir de la capitale, Jean-Florent Ibenge Ikwange, lequel évoque sa vision au sein du club et le match du dimanche face à Kaizer Chiefs.
Irisfootball.com: coach, AS V. club continue à disputer la Ligue des champions de la CAF après le succès face à Dynamos FC. Comment vous sentez vous après avoir donné la qualification à votre équipe en 8ème de finale de la plus prestigieuse compétition du continent au niveau des clubs, 20 après ?
Jean-Florent Ibenge : C’est une réelle satisfaction de poursuivre la compétition. Cette satisfaction tient avant tout au fait que l’on s’était assigné pour mission de faire mieux que la saison passée où nous avons été éliminé par le Zamalek malgré 2 bons matchs. La satisfaction tient aussi au fait que nous nous sommes qualifiés en éliminant 2 très belles équipes. J’ai découvert en effet que cela faisait 20 ans que le club attendait de passer ce tour. C’est bien, mais au début de cette saison, nous avons placé notre ambition au niveau des ¼ de finale. La route n’est pas encore atteinte. Donc, nous ne sommes pas encore dans le satisfecit total. Un autre fait important, c’est que nous sommes assurés de disputer au moins 4 matchs africains. Même si nous sommes éliminés de la Ligue des champions, ce que je ne souhaite nullement, nous allons disputer un match de barrage pour accéder à la phase des poules de la coupe de la CAF. C’est très important pour l’expérience de mes jeunes joueurs.
Quel était votre moral ainsi que celui de votre staff pendant que l’équipe zimbabwéenne dominait la partie pour essayer d’égaliser ?
Au cours de la seconde mi-temps, l’équipe zimbabwéenne a pris la partie à bras le corps et nous a balloté sérieusement. Dans ce cas, il faut garder ses nerfs. Ne pas communiquer de la nervosité aux joueurs et les pousser à se transcender pour préserver le résultat à défaut de l’accroitre. Mes joueurs ont souffert sur le plan psychologique. Le fait d’avoir été éliminé maintes fois à ce niveau de la compétition a largement pesé. Comme en plus, cette équipe du Dynamo’s joue très bien les contre, on ne voulait pas se livrer bêtement et se dégarnir au risque de le regretter amèrement. Ces 2 éléments combinés avec la qualité des zimbabwéens font que nous n’avons pas été très offensifs. Malgré tout, quand vous revoyez le match, vous verrez que les zimbabwéens malgré cette possession du ballon, ne se sont pas créer d’occasions flagrantes.
J’en profite pour souligner l’apport du public qui nous a merveilleusement soutenu pendant toute cette période où l’on souffrait terriblement
Lors de la prochaine étape, c’est Kaiser Chiefs qui sera sur votre chemin ? Comment allez-vous aborder cette rencontre qualifiée de taille ?
Que répondez-vous lorsque les observateurs estiment que le match face à Kaiser est un grand test qui vous attend ?
En effet, après le champion du Nigéria et le champion du Zimbabwe, nous voici avec le champion de l’AFSUD. Un troisième gros morceau qui se dresse devant nous. Nous ne sommes pas favoris comme lors des 2 matchs précédents, mais nous allons aborder ce match en étant nous même et avec la volonté de nous qualifier.
Ce match est très important pour nous parce que, c’est celui qui va nous permettre, en cas de victoire, d’atteindre la phase des poules que tout le monde attend.
Votre équipe a livré deux matches au stade Tata Raphaël avec deux physionomies différentes ? Dites-nous, qu’est ce qui explique cela ?
2 matchs avec des contenus différents, mais avec le même objectif de ramener 6 points sur 6. En gagnant ces 2 matchs, on atteint 30 points. Nous ne pouvons plus être rejoints par Lubumbashi sport. Par conséquent, nous atteignons la phase des play-off de la linafoot alors qu’il nous reste encore 3 matchs à disputer. Face à Shark club, on a marqué très vite et ensuite, on a reculé, abandonnant le jeu à l’adversaire notamment à Ngulubi et Kanku qui nous ont perturbés. Il est à noter que ce match venait après celui disputé contre Dynamos qui avait laissé des traces tant physiques que mentales. Face à Rojolu, la situation était différente. On avait aligné des joueurs plus frais. Après une bonne entame du match, on a été cueilli sur un contre. On a été obligé d’aller de l’avant pour gagner et on a vu un jeu beaucoup fluide et plus offensif.
Qu’est-ce que nous pouvons retenir de votre deuxième saison au sein de l’AS V Club et quelle est votre vision ?
C’est le travail, la progression des joueurs et du club qui m’intéresse. Sur le plan des résultats, nous sommes à un rythme supérieur avec ce 8ème de finale que nous allons disputer. Sur le plan local, on veut gagner le championnat. Nous voici déjà qualifié pour les play off. Restons donc mobilisés pour atteindre ce deuxième objectif. Quant à la vision, elle est simple, c’est de gagner en jouant bien peu importe le système que je mets en place. Si je ne peux gagner, il faut malgré tout prendre des points. Bref, il faut être compétiteur. Je fais du football de compétition et non de loisir. Quant à la vision par rapport au club, c’est faire en sorte que le club redevienne un très grand d’Afrique capable d’atteindre au moins la phase des poules chaque saison et de gagner des titres. La route est longue mais avec l’acquisition du centre, sa mise en place et le formidable vivier que représente la ville de Kinshasa, V.club peut avoir son mot à dire.
Un petit mot par rapport au déroulement du championnat de la Division I ?
La LINAFOOT souffre du manque de moyens. Cette année, elle n’a pas été aidée par la CAF et l’organisation du CHAN qui a coupé l’élan à une compétition qui a du s’arrêter durant plusieurs mois. On voit à nouveau des reports dus aux difficultés de déplacement (coût et insuffisance de compagnies aériennes couvrant l’étendue du territoire). Malgré tout, cela semble moins important que l’an passé. Je reste néanmoins persuadé de l’utilité d’avoir un championnat national avec beaucoup plus de clubs et si possible avec une seule poule.
Si la FECOFA vous propose le poste du coach principal des Léopards, quelle sera votre réaction ?
Si c’est le cas, cela voudra dire que mon travail au sein du club aura attiré l’attention des dirigeants au point de penser que je suis l’homme de la situation. Ce serait une belle reconnaissance évidemment, mais cela n’est que supposition tandis que le football, c’est du concret donc, point n’est besoin de parler de ce qui n’est pas le cas.