Le Secrétaire général de l’Union des footballeurs du Congo (UFC) Dodo Landu Domo a accordé une interview exclusive à votre rédaction, quelques jours après la tenue de l’atelier résidentiel sur la modification des Statuts de la FECOFA.
Irisfootball : Monsieur Dodo Landu, vous êtes le Secrétaire Général de l’UFC. Vous avez pris part à l’atelier résidentiel sur la modification des Statuts de la FECOFA. Au terme de ces assises, pensez-vous que c’est un bon pas pour l’avenir du football congolais ?
Dodo Landu Domo : Oui, je pense que les bases ont été jetées au cours de cet atelier. Les Statuts ont été révisés et mis en conformité avec les Statuts standards FIFA, à, quelques exceptions près. Il reste encore deux ou trois points à clarifier … notamment sur le principe de la diversité et de l’inclusion, et aussi sur le mode de scrutin. Le scrutin uninominal qui a été adopté au cours de l’atelier me parait en déphasage avec certaines dispositions statutaires et même avec certains standards africains actuels. Après une Assemblée Générale statutaire, la FECOFA se dotera des organes indépendants tels la Commission d’Éthique, la Commission d’Audit et de conformité, la création d’une Chambre de Résolutions des litiges, une Commission Électorale désormais élue … qui constituent les bases d’une gouvernance saine, transparente et démocratique.
Quels ont été les moments forts et les moments faibles de ces assises
Je ne peux invoquer des moments faibles et des moments forts de ces assises. J’ai noté simplement qu’il s’y était dégagée une volonté commune de franchir un nouveau cap en vue de permettre à toutes les parties prenantes du football de participer au processus décisionnel au sein de la Fédération et je pense que ce fut un pari gagné pour toutes les composantes présentes. Je crois savoir aussi que nos échanges ont été vifs et animés sur des points qui concernaient le quota des clubs, les groupements d’intérêts, les organes juridictionnels et les organes indépendants, la composition du Comité Exécutif, la représentativité de la femme, les conditions d’éligibilité, le mode de scrutin, la nouvelle configuration du corps électoral. En attendant le retour de la FIFA, je pense que les participants ont fait preuve de beaucoup de maturité pour clôturer en épuisant ce qu’on considérait à tort d’ailleurs comme des sujets qui fâchent … car c’est dans la gaieté et avec un sentiment de satisfaction générale que nous nous étions quittés. Je peux donc dire que le décor est désormais planté pour que ce travail se poursuive au-delà de l’Assemblée Générale Statutaire, notamment avec les nouveaux Statuts types des Ligues, le Code Électoral, les règlements généraux et particuliers qui vont régir les différents organes etc.
Quel aura été l’apport de l’UFC lors de ces assises ?
Dès la publication de la feuille de route, l’UFC s’est mise au travail pour apporter sa petite contribution aux travaux préparatoires. Nous étions la seule instance à avoir proposé un projet des Statuts et un projet de Code Électoral clés à main. Ce qui nous avait valu d’ailleurs des félicitations et des remerciements des experts CAF et FIFA. Ensuite lors de l’atelier résidentiel, nous avions joué un rôle actif lors des échanges positifs avec toutes les parties prenantes. Nous étions donc si je peux me le permettre, au four et au moulin comme on dit.
Est-ce que les footballeurs congolais trouveront -ils leur compte après la modification de ces assises ?
Effectivement, à travers les nouveaux Statuts, on retrouvera un organe indépendant de première importance pour la situation sociale de nos membres joueurs actifs. Nous aurons donc bientôt non seulement un tribunal indépendant du football congolais à représentation paritaire pour défendre les droits des joueurs, mais aussi un cadre favorable à l’instauration d’un véritable dialogue social avec les dirigeants des clubs. C’est fondamental pour améliorer la situation juridique et sociale des footballeurs congolais.
Le championnat de la Ligue 1 connait présentement un frein. Selon vous, à l’heure actuelle, la reprise est-elle opportune ?
Je crois savoir que les dernières consultations entre le Gouvernement, la FECOFA et la LINAFOOT ont levées l’option de reprendre le championnat. Ce qui est une bonne nouvelle pour les footballeurs, les premières victimes de cet arrêt. Certains parmi eux n’ont plus jamais perçu leurs salaires et donc la reprise devrait en principe être accompagner des mesures adaptées pour sauvegarder les contrats et les actifs circulants des clubs, sinon, nous risquons de connaitre un mercato de juin très compliqué, surtout avec l’entrée en vigueur dès le 1er juillet prochain d’une nouvelle règlementation en matière des prêts. Les équipes de l’UFC, en tant que force des propositions, ne manqueront surement pas d’apporter des propositions pour maintenir un équilibre entre les contrats et les emplois, au bénéfice des joueurs naturellement !
Après la débâcle des Léopards de la RD Congo aux barrages du mondial 2022, croyez-vous à un avenir radieux de l’équipe nationale A ?
Il faut savoir faire le deuil et passer à autre-chose. Ce fut une épreuve douloureuse pour les supporteurs, pour les staffs, pour toute la nation congolaise, mais surtout pour les joueurs car certains ne connaitront jamais une Coupe du Monde étant donné qu’en 2026, ils n’auront plus l’âge. Au sein de la FECOFA, un travail d’évaluation est en train d’être effectué afin de tirer les conséquences de cette débâcle et relancer la machine à travers les nouveaux projets immédiats et à Court Terme. Il y a déjà les éliminatoires CAN Côte D’ivoire qui pointent son nez en juin prochain, il y a simultanément les éliminatoires CHAN Algérie 2022 pour lesquels les Léopards n’ont qu’une seule ambition de remporter le trophée pour la troisième fois. La RD Congo organisera en 2023 les Jeux de la Francophonie et il nous faudra être performants chez nous avec nos moins des 20 ans car juste après, il faudra se projeter vers les éliminatoires des U23 qualificatifs pour les Jeux Olympiques Paris 2024. Ce qui implique deux volets de développement impliquant premièrement les objectifs immédiats d’être présents à la CAN Côte d’Ivoire 2023 et au Chan Algérie 2023 et à la CAN Côte d’Ivoire 2023, Car une grande nation du football doit non seulement être présente, mais elle doit faire preuve d’une participation honorable à la dimension de son image. Nous avons donc du retard à rattraper… Le deuxième volet de développement consiste à lancer un nouveau cycle avec les moins des 20 ans actuels aussi bien d’Europe que du pays, afin d’être prêt pour les éliminatoires de la Coupe du Monde 2026. Le futur de l’équipe nationale devra se construire hic and nunc, ici et maintenant !