Célestin Kabala Muana Mbuyi : ‘’ L’actuel président de la CAF doit trouver de nouvelles stratégies pour insuffler un vent nouveau ‘’.

Share

Le Malgache Ahmad Ahmad, c’est le nouveau président de la Confédération africaine de football CAF), qui succède au camerounais Issa Ayatou, au terme des élections organisées au siège de l’Union Africaine à Adis Abeba en Ethiopie. C’est dans cette optique que votre rédaction s’est entretenue avec Pierre Célestin Kabala Muana Mbuyi, analyste du football continental et président de l’Association des journalistes sportifs du Congo (AJSC). Selon ce connaisseur du football, l’actuel président de la CAF doit trouvé de nouvelles stratégies pour insuffler un vent nouveau.
Irisfootball.com : La CAF vient de procéder aux élections qui ont abouti à l’élection du nouveau comité devant piloter l’organe faitier du football continental. Au terme de ces élections, c’est le malgache Ahmad Ahmad qui va désormais présider aux destinées de la CAF. L’élection de Ahmad Ahmad est-elle une surprise pour les amoureux du football africain ?
Pierre Célestin Kabala : On ne peut pas parler d’une surprise parce que c’était prévu qu’il y ait des élections. A deux reprises, le président Issa Hayatou a été bousculé par d’autres candidats. On a senti qu’il y avait un souci de renouvellement de génération à la tête de la CAF. Mais c’est aussi une surprise. Je crois que le président Hayatou s’attendait le moins. Il était sûr de rempiler, mais le malgache s’est bien préparé. Je tiens à saluer d’abord l’esprit du fair-play qui a caractérisé ces élections. Il faut saluer aussi le sens de fair-play du président Hayatou, qui a accepté sa défaite et qui a compris qu’il a servi le football africain avec bonheur. Mais il était temps de céder démocratiquement la place à un successeur.
Irisfootball.com /Plusieurs reformes sont en vue pour la bonne gouvernance du football africain. Pensez-vous que l’actuel président sera capable de mener à bien ces reformes ?
Kabala/La gestion d’évolution du football est toujours dynamique. Lorsque ça stagne, ça devient dangereux. Si le football mondial commence à accepter le football continental, c’est qu’il y eu des progrès. Quand il y a des progrès, il faut toujours les améliorer. L’actuel président doit trouver de nouvelles stratégies qui vont apporter un nouveau souffle dans la nouvelle gestion managériale du football continental. Je pense que les clubs africains n’ont pas encore atteint le niveau des clubs européens sur le plan de la puissance économique, financière et sur le plan de la faisabilité des structures et sur le plan de la perfection de leurs pratiquants ainsi que la gestion des entraineurs qualifiés. Je pense également au manque de culture démocratique dans les fédérations en Afrique. Beaucoup de fédérations font l’objet des tiraillements.  Parce que ceux qui sont pouvoir s’y accrochent, en faisant en organisant des parodies d’élections.
Irisfootball.com/Quels peuvent être les défis du football Africain à relever ?.
Kabala/ Le grand défi demeure la puissance des clubs. Ce sont des clubs qui doivent fournir des éléments de valeur aux sélections nationales. Pour qu’il y ait des éléments de valeur, il faut que les athlètes soient bien préparés à la base. Quand vous parcourez le continent africain, vous constaterez que chaque fois qu’il y a un match du championnat européen, c’est tout le monde qui est devant la télévision. Les africains sont complexés par la valeur et la qualité du football européen. Partout en Afrique, c’est tout le monde qui ne jure que par le Barca, le Réal de Madrid. Mais quand est-ce qu’on va jurer par les grands clubs du continent. C’est ça le grand défi. Quand-est ce nous amèneront les clubs africains à la même valeur marchande, à la qualité du football européen ou sud-américain. Il faut stimuler les dirigeants à bâtir des clubs de renom, des centres de formation et trouver des entraineurs qualifiés.
Irisfootball.com/Que retenez-vous du passage de Issa Ayatou à la tête de la CAF?
Kabala/Je retiens de son passage beaucoup d’avancées qualitatives et même quantitatives. Qualitative parce qu’en Afrique, il n’est pas facile d’organiser régulièrement toutes les compétitions. Actuellement, lorsque les africains jouent, on sent qu’il y a de la valeur. Il a également fait stabiliser les structures nationales. Il y avait des tiraillements un peu partout. Mais, il a stoppé l’immixtion des dirigeants politiques dans la gestion du football. Il a donné au football continental la possibilité de jouir de ses possibilités par l’amélioration des recettes dues à la pratique du football. Issa Hayatou a fait augmenter le nombre des clubs et surtout des équipes nationales à la coupe du monde. Avec le projet qui était porté à bras le corps par le président de la FIFA, on a maintenant des centres de formation de football à travers le continent. Par ailleurs, à force de demeurer ensemble au pouvoir, on pense qu’on devient eternel. Il y a eu une écurie qui s’est formée autour du président sortant, des gens à qui, on ne pouvait pas punir. Ils ont constitué l’écurie des gens qui ne pouvaient quitter le pouvoir. Ils ont tourné en ridicule les règles démocratiques de renouvellement de mandat. Ils sont restés des intouchables.
Irisfootball.com/Le président de la FECOFA Constant Omari, vient d’être réélu membre du comité exécutif de la CAF et membre au conseil de la FIFA. Quelles sont vos impressions ?
Kabala/Je tiens sincèrement à féliciter Constant Omari pour son élection. Ces remerciements viennent droit de mon cœur. C’est un exemple de percée. Omari a gravi tous les échelons. Il est maintenant placé au sommet du football continental. Il est accepté comme un cadre de référence. Et, au niveau du football mondial, il est également respecté. À ce niveau, on ne fait pas confiance aux mains inexpertes. En le félicitant, je lui donne un conseil d’ainé, d’éviter par tous les moyens d’être mêlé à des choses qui sont avilissantes sur le plan moral. La deuxième chose, ce que de la même manière qu’on lui a fait confiance à ce niveau là, qu’il le fasse aussi aux autres qui sont en bas, peut-être leur donner aussi l’occasion d’évoluer pour qu’il y ait de plus en plus des Constants Omari venant de la RDC et émergent sur le plan continental et sur le plan mondial. Longue carrière à Omari
Propos recueillis par Nico Kassanda

Share
Copyright © Tous droits réservés. | Site réalisé par G&G SARL.
Visit Us On TwitterVisit Us On FacebookVisit Us On InstagramVisit Us On Linkedin
Irisfootball

GRATUIT
VOIR